L'homme semblait aussi arrogant qu'il n'était grand. La Sidhe ne baissa pas les yeux devant lui, le regard sévère, la tête haute et fière, elle esquissait un sourire à la commissure de ses lèvres. Peut-être s'était-elle laissée charmer par le fait que l'homme l'ait surnommé "princesse" ? Non, je ne pense pas. Néanmoins, ce qualificatif avait tout de même flatté son ego.

- Je cherche de l'Iwote, il en pousse beaucoup et certains nouveaux exilés ne sont pas encore adaptés au rythme de vie locale, si vous voyez ce que je veux. À moins, que cela ne vous importe guère, puisque vous, les humains, vous avez les portails !  Mais assez parlé, je n'ai pas que ça à faire et je sais me débrouiller seule !

Lillith détacha son regard de celui de l'homme pour chercher autour d'elle comment elle pourrait arriver à tuer cet individu des plus odieux (tout en cherchant l'Iwote). Il y a beaucoup de cadavre qui fertilisent la terre des marais, un de moins, un de plus, ne changerait rien à la donne. En aucun cas, Lillith n'avait l'envie d'entretenir la conversation plus longtemps avec un être humain. Même si celui-ci pourrait être très utile dans la cueillette des Iwotes.

Lillith s'arrêta un instant, se demandant si l'homme était nouveau sur l'île ou s'il venait souvent par ici. Elle voulut donc vérifier par une question dont elle connaissait la réponse.

- Selon vous, les fleurs d'Iwote peuvent-elles être mangé ? Je n'ai besoin que de leur racine. Si vous souhaitez calmer votre faim, je pourrais vous livrer les fleurs si vous le désirez.

L'Iwote possèdait des racines profondes et une fleur nervurée rose, teintée de rouge. Cette plante à l'apparence innocente était particulièrement toxique et ne pouvait être avalée. En réalité, seules ses racines étaint utiles. Et ça, Lillith le savait très bien. Néanmoins , si l'individu n'était pas d'ici, il gouterait peut-être une fleur pour tester de son venin et Lillith en serait débarrassé sans même se fatiguer à user de son pouvoir.

Aussi, elle savait qu'elle pouvait l'aider d'une bien autre façon à ne plus avoir le sentiment de faim. Cela pourrait être une bonne opportunité de s'entrainer sur son pouvoir et tester si elle peut accentuer cette émotion. Elle pourrait tout aussi bien le soulager de cette  sensation de faim, qu'à l'inverse l'accentuer.  Et ainsi lui donner envie de manger tout ce qu'il trouve. Pourquoi pas... Ce n'était pourtant pas dans ses priorités et elle le proposerait si l'homme s'avèrerait lui aussi être une créature. Les humains n'ont qu'à crever !

Lillith trouva enfin une Iwote et tenta de l'arracher du sol à main nue. Sans même s'en rendre compte, le salamandre pouvait avoir une vue plongeante sur le décolleté plongeant de la jeune femme. Trop fière, elle ne demandait pas l'aide de l'homme qui pouvait sans doute l'arracher d'une main. Et trop maligne, elle n'avait nullement envie de puiser dans sa magie pour cueillir des plantes. La magie pouvait servir à se défendre de créature des marais. Ce qui lui serait bien plus utile. Après un effort sur humain pour la jeune femme, elle finit par tomber à terre, sur les fesses, le cul dans l'eau.

- Saleté de racine !

En pestant, de sa chute, elle de releva et essora le pan de sa robe laissant apparaitre, plus de chair sur ses cuisses remontant subtilement sur les hanches.

Le ton changea lorsque la jeune femme eu l'information que l'homme en question était une salamandre et non un vulgaire humain. Elle n'avait rien contre les salamandres. Bien au contraire, ceux-ci peuvent être d'une grande utilité comme le démontre cet homme en s'octroyant un chemin de plaisance grâce à ses flammes. Lillith, rassurée, se présenta donc à lui.

- Je me nomme Lillith, je suis une Sidhes. Autrefois, mes pouvoirs m'auraient permis de jouer avec votre sensation de faim et de le diminuer d'un battement de cils. Mais cette île ou les deux guerres, voir peut être les deux, ont fini par épuiser mon énergie magique. Je pourrais tester, mais je ne vous garantis pas que l'effet marchera. C'est donc à vos risques et périls. Si vous en avez le courage ou la vononté.

Lillith prit la racine et le tint sous le bras, car elle n'avait pas de sac avec elle. Voyant avec la facilité à laquelle l'homme avait arraché la racine, elle proposa à celui-ci de l'aide.

- Si vous étiez un homme ignorant, je ne me serais pas senti mal de vous voir agoniser à mes pieds. Mais étant donné que vous êtes Salamandre...

D'autant, je ne suis pas accoutumée à cueillir des plantes. L'herboriste de notre campement m'a envoyé dans cette mission étant donné la dangerosité des marais. Mon rôle à moi, consiste à entrainer nos hommes au combat et de défendre le camp. Excusez-moi donc de ce test ridicule...

Lillith marqua un silence en toisant l'homme du regard.

- Pourriez-vous peut-être m'aider dans la cueillette, et nous irons ensuite manger au village, qu'en dites-vous ? Vous êtes plus puissant que moi, et votre pouvoir est bien pratique dans ces marais. Je ne suis qu'une pauvre femme, mes muscles ne sont pas aussi fort que les vôtres.

Même si Lillith n'avait plus les pouvoir de persuasion d'antan, elle n'en demeurait pas moins une jolie femme très séductrice. Après avoir montré ses bras, elle souleva le pan de sa robe pour le fixer via un nœud autour de sa cuisse. L'idée était de ne pas la salir davantage dans la boue, mais également de faire découvrir sa splendide silhouette pour convaincre la Salamandre de venir en aide à une jolie femme.

Lillith n'avait aucune idée de ce que l'herboriste avait besoin en termes de quantité, car elle n'avait aucune idée du nombre de créatures qui rejoindrait Velys dans les prochaines jours et semaines. D'autant qu'elle ne savait même pas combien de potion elle pouvait faire avec une racine. Ceci étant, avec un raisonnement logique, l'herboriste ne s'attend pas à en demander des tonnes en y envoyant qu'une seule personne. Il se fia donc à la logique pour répondre à Thaumel.

- Hum, cette garce ne m'a pas donné plus d'indication. J'imagine qu'en m'envoyant seule, elle s'attend à ce que je ramène cinq, six racines, tout au plus, on va en conséquence se contenter de ce nombre.

Lillith et Thaumel cherchèrent ainsi ensemble ces dites-fleurs. Celles-ci avaient besoin d'eau et se trouvaient donc naturellement aux bords des étendues d'eau les plus grandes.

- Là, il y en a d'autre, regarde.  

Lillith montra du doigt ladite fleur que Thaumel se faisait un plaisir de cueillir sans aucune difficulté montrant ainsi sa force, sa virilité et sa technique. Le salamandre bien que barbare avait un certain style et charme. Sa compagnie plaisait à Lillith.

- T'es doué ! Merci pour ton aide...

Soudain un frisson parcouru l'épaule de la Sidhes comme la sensation parfois d'être observée. Elle regarda dans les alentours et ne vit rien. Elle tendit l'oreille et n'entendit rien. C'était bien trop calme trop étrange. Les marais de Lozar était connu pour leur dangerosité. Je veux bien admettre qu'il est possible qu'une personne s'y balade sans croiser de créature, mais deux personne cela paraissait extrêmement étrange. Elle interpella son partenaire d'infortune.

- Thaumel, je ressens une étrange sensation. Et quand ça arrive, ce n'est pas bon signe... Ces marais sont bien trop calmes et silencieux tu ne trouves pas ?  Soit sur tes gardes, s'il te plait.

Lillith se préparait à une attaque et se mis en position de combat. Elle n'avait nul besoin d'arme grâce à sa télékinésie. Les marais regorgeaient de pierres, racines, branches, pouvant être coupantes.

Lillith n'avait pas tout à fait tort, un Crancosar rodait dans les marais et les observait. Ni Thaumel, ni Lillith n'était assez équipé que pour lui tenir tête, si celui-ci attaquait, ils devraient fuir et ce le plus rapidement possible.

C'est le regard rempli de malice que Thaumel demandait son dû pour le service apportait. Lillith s'apprêtait à lui répondre lorsque Thaumel remarqua un crancosar. Lillith étant formée au combat savait pertinemment que ces créatures avaient l'écaille solide. N'étant pas encore armé, il lui aurait été difficile d'en venir à bout. La décision de Thaumel fut sage tandis qu'il tira Lillith par le bras pour fuir le danger. La prise, bien que délicate, était ferme. Après un instant de fuite, Lillith s'arrêta et se défait de la prise.

- Lâche-moi, tu me fais mal !

Elle tenait son bras, d'horribles souvenirs frappa ses souvenirs, elle vu le feu, les cadavres, entendit des cris, se tenant la tête, elle s'écroula sur les genoux. Elle avait horreur de paraitre si faible, d'autant devant un inconnu, elle avait honte d'elle, mais une grande douleur était en train de l'envahir.

- Cesse de me regarder !  

Des larmes de sang coulaient sur les joues de Lillith. Tandis qu'elle se tenait la tête pour essayer de se rappeler la cause de sa douleur, elle tentait d'user la magie sur elle-même sans y parvenir. La douleur devenait de plus en plus fort et la jeune femme perdu connaissance, là, dans les marais, dans une zone dangereuse, non loin d'un Cracrosar... Peut-être plus.

Prise de sueur Lillith gesticulait sur la peau de fourrure. Elle n'avait pourtant là aucune température, son pouls était également normal et pourtant ses mains furent crispée, attachée à la fourrure. Thaumel n'en savait rien et ne pouvait le savoir, mais Lillith était entrain de revivre des moments douloureux de son passé, comme des songes des cauchemars. Sans le savoir, le fait d'avoir attrapé Lillith par le bras sans son consentement a perturbé la jeune Sidhes. Souvent maltraitée, violée, torturée par la race humaine. Lillith se réveilla en sursaut. Les pupilles encore écarquillées. Elle ne fit même pas attention que sa blouse tombée sur le coude, laissant échappée un sein. Elle respira calmement, ferma les yeux, Thaumel était là et l'odeur de nourriture humait ses narines. Calmement, elle remontait sa blouse au niveau de l'épaule, réajustant sa tenue.

Elle se leva, sans dire mot, et s'installa au pied de feu à côté de Thaumel sans oser le regarder. Lillith était habituellement forte, du moins, c'est l'image qu'elle souhaitait véhiculer. Une image qu'elle utilisait comme protection. Ici, elle était honteuse, regardant le feu, les coudes posaient sur les genoux.

Lillith restait silencieuse en observant le feu, tandis que Thaumel voulait savoir ce qui était arrivé. Elle aurait aimé pouvoir se confier à quelqu'un. Une personne en qui elle a confiance. Mais être entourée de personne de confiance était chose trop rare pour Lillith. Considérée comme un monstre par les hommes grâce à de faibles pouvoir de prémonitions, de télékinésie et de léger contrôle des émotions. On ne peut pas dire que les Sidhes furent les créatures les plus dangereuses. Le pouvoir le plus efficace au combat étant la télékinésie et encore, soulever un objet plus lourd que son propre poids qui n'est pas non plus énorme, du à sa silhouette n'était pas celui qui faisait le plus peur aux hommes. Pour cela, elle fut obligé de s'entourer de personnes capables de la défendre. Elle fut obligé de faire l'encontre de sa nature propre, dépendre des autres. Mais tout ça, Lillith, préférait le garder pour elle.

Néanmoins, Thaumel méritait une réponse. Une réponse qui contiendrait une part de vérité afin qu'elle soit sincère et qu'elle soit cru, tout en restant à l'image qu'elle souhaitait être : forte.

- Disons que je n'aime pas être touchée. J'ai encore les stigmates de griffes de monstres dont je préférais ne pas me souvenir. Si tu peux accepter cette réponse, cela me conviendrait. D'autant qu'une femme comme moi a besoin d'être forte dans un monde comme celui qui nous entoure. Je préférai que ce qu'il vient de se passer, reste entre nous. Je t'en serais gré.

Le ton de la jeune femme était devenu plus sec et autoritaire. Mais ce n'était pas le ton hautain de leur rencontre. Peut-être qu'elle commençait enfin à faire confiance.  Elle finit par laisser échapper un sourire, même léger, à la commissure de ses lèvres.

- Le diner est bientôt prêt ?

Thaumel pensa que Lillith n'aimait être touchée, la réalité était plus complexe. Elle n'aimait juste pas être touchée sans son accord. Elle n'a pas non plus la phobie du contact. Elle approchait sa main de celle de Thaumel lorsqu'une plus grosse créature apparue gâchant ce moment de romantisme.

Le sauveur réagit au quart de tour, alors que Lillith n'avait pas ressenti le danger. Pourtant, ce danger était imminent et très important. En effet, jamais, elle n'avait vu une créature aussi grande, c'était à se demander comment une telle créature pouvait être discrète dans les marais. Thaumel, n'ayant aucune peur, tenta une attaque sur la créature. L'attaque de Thaumel était impressionnante, mais malheureusement, elle échoua. Lillith était concentrée, mais ses forces semblaient encore faibles. D'autant, qu'elle n'était pas équipée pour affronter ce monstre. La solution la plus censée serait donc la fuite. Même si elle avait horreur de ça.

- Il est inutile d'affronter un Crancosar adulte ! Nous ne sommes pas équipés pour. Même si j'ai horreur de ça la meilleure solution est de fuir les lieux !

Mais l'attaque de Thaumel n'avait fait qu'énerver la créature qui venait vers nos héros. Il fallait donc la ralentir pour pouvoir fuir. Lillith concentra son énergie pour créer des obstacles devant la créature grâce à sa télékinésie. Elle se concentra, du sang coulait de son nez et ses yeux.