Douce Amarys au physique délicat, presque fragile tant elle semble légère et aérienne. Une peau à la blancheur de neige, paraissant sans défaut, une silhouette fine aux formes athlétiques. Un visage aux traits fins encadré d'une chevelure sanguine. Deux prunelles dorées jurant sur le visage pâle. Amarys est belle, d'une beauté inquiétante, presque vénéneuse. Elle est grande, approchant le mètre septante. Froide et lointaine, elle semble toujours trop calme, trop discrète. Comme si elle ne désirait pas se mêler au monde qui l'entoure. Ses yeux brillent d'intelligence, mais également de sournoiserie, comme si elle était continuellement prête à jouer de mauvais tours. Amarys n'est pas de nature douce et agréable, en réalité elle adore détester les autres, les provoquer afin d'obtenir ce qu'elle désire. Égoïste, charmeuse, intrépide, elle adore vivre une vie palpitante et sans répit. Belliqueuse, elle n'est fidèle qu'à elle-même et ceux qui auront réussi à s'élever à ses yeux. Capricieuse, elle ne l'est jamais, car elle obtiendra toujours ce qu'elle désire d'une manière ou d'une autre.

Oui, Amarys est haïssable, mais de cette haine ressort parfois de l'amour. Car elle est aussi généreuse envers ceux qu'elle considère. Elle ne se sacrifiera jamais véritablement entièrement, mais pourra offrir tout ce dont elle est capable pour ses proches. Elle semble dissimuler de multiples secrets, des secrets qu'elle conserve bien précieusement. Elle aime se battre et risquer sa vie pour se prouver qu'elle peut toujours aller plus loin. La mort prend une toute autre dimension avec elle, car elle ne la craint pas. Amarys est un feu ardent, prête à tout enflammer sur son passage, prête à tout sacrifier pour sa gloire personnelle. Un esprit libre comme l'air qui n'acceptera jamais d'être dirigée par quelqu'un d'autre qu'elle-même. Elle n'a que très peu de notion de la peur, transformant ce sentiment en adrénaline afin de la contraindre à en faire plus. Oui, Amarys est dangereuse, presque déviante sur certains aspects. Mais peut-être que sa vision de la vie résonne en chacun, peut-être n'est-elle pas entièrement dans le faux et la folie.  

Amarys s'était réveillée un beau jour, perdue, sans repères, ne sachant plus qui elle était, où elle se trouvait. Elle était attachée à un lit avec des liens en métal, c'était d'autant plus étrange qu'il ne cessait d'y avoir une série de bips, provenant d'une étrange machine. Son corps était relié à tout un tas de fils et elle ignorait ce qui avait bien pu lui arriver. Elle semblait vaseuse, continuellement fatiguée et faible. Il lui avait fallu un moment pour se rappeler son nom et ce qu'elle était. Amarys, une ailée. Tout le reste demeurait dans un brouillard épais qu'elle ne parvenait pas à éclaircir, en avait-elle seulement envie dans cet état bien étrange. Ce n'était que plus tard, qu'elle avait apprit qu'elle se trouvait dans un hôpital, un centre où l'on prodiguait des soins aux blessés. Selon la dame qui venait régulièrement voir comment elle se portait, on l'avait trouvée une semaine auparavant, au beau milieu d'une route. Elle avait eu des ailes splendides, mais ces dernières semblaient avoir disparu. Les gens l'avaient prise pour un ange tombé du ciel, quoi que cela puisse signifier. Amarys ne comprenait pas pourquoi elle devait rester ainsi, mais on lui avait dit que c'était pour son bien, qu'elle représentait un mystère de la science.

C'était à n'y rien comprendre. Elle se sentait en bonne santé, mais ses pouvoirs semblaient également endormis. D'ailleurs, elle avait l'impression de l'être constamment, endormie. Parfois, la pièce se mettait à tourner autour d'elle et cela la poussait à sombrer à nouveau dans les méandres du sommeil. L'ailée ne comprenait pas ce qui lui arrivait. La nouvelle de sa présence avait rapidement fait le tour de la ville et les images de son corps, gisant sur une route, ses ailes étendues derrière elle, avaient également fait le tour des chaînes de télévision. Mais bien vite, l'affaire avait été étouffée, par quel moyen, elle l'ignorait, mais elle savait que quelque chose clochait. Au fil des jours, elle avait compris que les personnes qui semblaient prendre soin d'elle, n'était en rien comme elle. Il leur manquait quelque chose, aussi bien au niveau de leur apparence, que dans leur contrôle de la vie en général. Elle ignorait combien de temps était passé, mais à chaque fois qu'elle s'éveillait, elle s'en retrouvait de plus en plus agacée d'être continuellement dans cette chambre, attachée ainsi, comme si elle était prisonnière. Amarys n'avait jamais bien vécu l'emprisonnement. L'ailée s'était alors renseignée, jouant la malade fragile et effrayée. Cela avait attendrit et on lui avait révélé mettre une substance soporifique dans son corps afin qu'elle demeure calme. Cela l'avait mise dans une rage noire, mais elle avait déjà tant ingéré de cette substance, que son chaos semblait endormi.

Alors il lui avait fallu ruser. Se laisser faire lors des tests, des prises de sang, des examens diverses et variés. Elle prétendait être docile, aimable, avide de comprendre ce qu'elle était également. Jouer la comédie avait toujours été une seconde nature pour elle. Pendant ce temps là, la colère grondait en elle, puissante, flamboyante. Elle gagnait peu à peu la confiance de ceux qui la surveillaient, amadouant les plus difficiles et peu à peu, elle se mit à retrouver sa force. Par un heureux hasard, elle découvrit qu'elle n'était pas seule dans ce centre. En effet, les scientifiques étaient parvenus à capturer d'autres des siens, effectuant les mêmes expériences sur eux. Plus elle gagnait en liberté et plus elle parvenait à retrouver le contrôle de son propre corps, c'était une délivrance. Alors, lorsque le moment arriva, elle entama la chute du centre. Amarys laissa se déchaîner sa colère et sa rage d'avoir été utilisée par ces êtres insignifiants. Elle réduisit en cendres ceux qui s'étaient jadis occupés d'elle, sans le moindre remords face à leur souffrance et leurs pleurs. Un homme, qui avait profité de son explosion de rage pour se libérer également, l'aida à venir à bout des autres gardes. Ensemble, ils libérèrent les autres créatures enfermées et tous, réduisirent à néant ce centre effroyable.

Certains partirent de leur côté et d'autres, comme Amarys, formèrent des petits groupes. Le sien, composé de 5 membres, se lia d'amitié malgré leurs caractères divers et variés. Ils découvrirent le monde, firent couler le sang à flot, profitant pleinement de leur nouvelle liberté. Leur haine envers l'humanité était commune, ils désiraient supprimer cette race avide, cruelle et dégoûtante de la terre. Ils participèrent activement à la guerre, s'amusant même à tuer le plus d'humain possible. Mais hélas, le traité de paix les rattrapa bien trop rapidement. Leur amusement toucha à sa fin. Ils tentèrent de s'enfuir, mais on les enchaîna à nouveau. Envoyé de force sur l'île, ils se parvinrent jamais véritablement à se faire à cette nouvelle existence forcée. Amarys se renferma sur elle-même, quittant ce groupe qui était devenu sa famille afin de voir ce qu'elle comptait faire. Elle s'évada une année, devenant vagabonde et explorant l'île afin de découvrir un moyen d'y échapper. Après une année de recherches intensives, elle abandonna son idée initiale pour se rendre à Velys. Là, elle retrouva certains membres de sa famille et renoua avec son passé. Elle se sentait mieux chez les Vels, que nul part d'autre. Alors elle décida de rester, d'attendre que la vie lui offre l'opportunité de se venger des humains et retrouver enfin la liberté qui lui était due.