Freya se baladait dans la forêt, profitant de la chaleur ambiante et du soleil qui était filtré par le feuillage des arbres. Il faisait beau aujourd'hui et elle était heureuse de constater que cette chaleur semblait apaiser toute l'île. Même les monstres semblaient gambader gaiement. En vérité, cela pouvait paraître assez étrange d'assister à toute cette joie, Freya se doutait que quelque chose était étrange dans toute cette légèreté, mais plus les heures passaient et plus sa méfiance laissait place à la détente. Cela faisait bien longtemps qu'elle ne s'était plus soucié de rien. Son esprit, continuellement en ébullition, ne cessait de tourner, ne lui laissant aucun répit. Et puis en tant que vagabonde, elle se devait d'être toujours sur ses gardes. Combien n'avaient pas laissé la vie après avoir baissé leur garde. Alors qu'elle passait près d'un lac, non loin de Velys, elle se retrouva attirée par la mer. Perplexe, elle se laissa guider, intriguée d'être ainsi attirée. Elle avait déjà visité les alentours de Velys, mais n'y avait jamais rien remarqué de particulier.

Avançant vers la plage, elle ne mit pas bien longtemps avant d'arriver dans un lieu qu'elle n'avait encore jamais vu. La naïade s'arrêta, fronçant les sourcils face à ce spectacle paradisiaque. Pourtant, elle était certaine d'avoir exploré tous les recoins dans les alentours de Velys. Jamais elle n'était tombée sur une chose pareille. Une petite crique était apparue, luxuriante et Freya avait terriblement envie de profiter de cette eau qui semblait tout bonnement délicieuse. Pourtant, elle se fit violence d'attendre. Hors de question de tomber dans un piège aussi gros que celui-là. Rapidement, elle entendit des bruits et vit un ailé s'avancer dans ce jardin d'Eden. Sans peur, il se dirigea vers un arbre que Freya n'avait pas encore vu. Il cueillit un fruit dont elle ignorait l'existence et croqua dedans comme s'il était habitué à déguster de tels mets. Les yeux écarquillés, elle observa attentivement ce qu'il se passait ensuite. Allait-il mourir dans d'atroces souffrances ? Se transformer peut-être ? Ou bien changer de couleur. Peut-être même qu'un parasite allait grossir dans son ventre et sortir lorsqu'il serait grand.

Bon, peut-être avait-elle une imagination trop fertile après tout, car rien ne semblait se passer. Désireuse de voir de plus près ces mystérieux fruits, elle s'avança et l'ailé se retourna, demandant qui le dérangeait dans sa gloutonnerie. Freya haussa un sourcil, comptait-il garder pour lui tous ces fruits ? Grand bien lui faisait, elle hésitait à en goûter de toute manière. Bien que l'étrange plante qui sortait de terre et qui arborait des sortes de bulles aériennes, l'intrigue au plus haut point. Elle ignorait comment, mais la naïade était persuadée qu'elle pouvait manger cette plante. Comment ? Pourquoi ? Elle l'ignorait, mais elle le savait au plus profond d'elle-même.

— Mange autant que tu veux, d'ailleurs, pourrais-tu goûter tous ces fruits ou ces plantes ? J'aimerais voir l'effet qu'elles ont sur toi.

Dit-elle d'une voix claire et assurée. Si elle disposait d'un cobaye, elle n'allait pas cracher dessus après tout.